Robert Doisneau - vins et photographies


« La Loire »

« (...) En favorisant les contacts, le vin agit comme un révélateur. Les dosages doivent donc être judicieux suivant l'heure de la journée, la région traversée et les exigences du travail. L'utilisation d'une focale de 105 mm, avec un temps de pose de 1/30e de seconde, est incompatible avec une dégustation matinale de Muscadet. Il ne faut pas boire n'importe quoi, n'importe comment, cela je l'ai compris à Parnay en buvant du vin blanc dans une cave troglodyte où pendaient des racines ; elles avaient traversé vingt mètres de tuffeau. Là-haut, le vent agitait les feuilles des acacias. Dans ces conditions, la cérémonie du petit coup de vin blanc ne m'a pas parue une mince affaire. En fait de vin blanc, je ne le conseillerais pas avant onze heures du matin, sauf dans le cas de prises de vues extérieures demandant un effort physique. Par exemple, un verre de Pouilly ou de Sancerre peut aider à faire l'escalade des remparts de La Charité-sur-Loire. Pour la visite du prieuré de Saint-Côme, le Vouvray voisin peut mettre en d'heureuses dispositions, alors que l'après-midi, les visites guidées de châteaux demandant un effort intellectuel plus soutenu sont rendues très supportables si l'on a pris le soin d'accompagner le déjeuner avec quelque Bourgueuil ou Chinon. (...) »
- propos recueillis par Jean-Jacques Naudet -


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