Ibérie 2019 : descendre le río Miño
puis remonter le río Duero

trajet

source carte : https://www.universalis.fr/atlas/europe/espagne/#AT006204

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L’approche …

Pays Cathare, Ariège, Pyrénées françaises

Limoux / abbaye d’Alet-les-Bains (Xe, XIIe, XIVe s.) / Quillan, Belcaire, Montaillou, col de Chioula.

Haute vallée de l’Ariège / col de Port / Oloron-Sainte-Marie : église romane Sainte-Croix / église de l’Hôpital-Saint-Blaise [ayant les deux coupoles hispano-mauresques, mudejar, du nord des Pyrénées] /

coupoles

Coupole de l'église Sainte-Croix

Coupole de l'église Saint-Blaise de L'Hôpital-Saint-Blaise

Coupole de la mosquée de Cordoue

source : Wikipédia → église Sainte-Croix-d'Oloron

Navarre

Entrée en Espagne depuis Saint-Étienne-de-Bagorry par le puerto de Izpegui (672 m) / Sierra de Aralar : Sanctuario San Miguel, édifiée au sommet, sur la base d’un temple carolingien détruit lors d’un raid par Abderramán III, une église romane (parement d’autel doré et émaillé du XIIe s.) /

Pays Basque

Zumarraga : Santa Maria la Antigua, charpente de chêne / Sanctuario de Arantzu (XXe s.) : son retable géant de bois si travaillé qu’il semble de pierre / Araotz et son église baroque ; chaleureusement accueilli par un grupo familial autour d’une dégustation de cidre / Oñati : Universidad Sancti Spiritus, la première université du Pays Basque / Salinas de Añana : salines à ciel ouvert attestées depuis le Xe s. et probablement bien plus anciennes ; actuellement réactivées. / Tuesta : église romane Nuestra Señora de la Asunción : le portail au baiser ; le village préparait sa fête patronale : comme elle s’annonçait assez bruyante, pico y cerveza, puis fugi /

Castille

Ermita de San Pantaleón de Losa, de la fin du XIIe s., sur son imposante roche, avec de possibles influences syriennes pour les sculptures, et avec ses étonnants personnages emprisonnés dans les voussures du portail et dans celles d’une fenêtre de l’abside / Medina de Pomar et son musée dans l’ancien Alcazar, forteresse chrétienne avec des décors de style arabe, mudéjar. /

Cantabrie

Puentedey, où la dame du village me donne si gentiment ses prunes et une courgette de son jardin / Reinosa (bis) / Puerto de Palombera (1260 m) et nuitée avec les vaches / Valle de Cabuérniga, vue du col / Puentenansa /

Asturies

Llanes (retrouvé avec plaisir, déjà photographié en 2018) / Puerto de Vega / Navia / La Caridad, plage & bain / Puerto de Viavelez : très joli dans sa ría en zigzag ; et l’océan qui tape même par temps calme / Tapia de Casariego, juste la sortie du port ; le reste fait un peu Deauville / Castropol vu de Figueras : de l’autre côté de la ría, c’est la Galice /

les photos / 1 : l’approche voir l'itinéraire

En descendant le río Miño, puis l’Atlantique

« Le Minho ou Miño est un fleuve du Nord-Ouest de l'Espagne et du Portugal, pays dont il marque la frontière. (…) Sa longueur est de 318 km (…). Il est navigable sur ses 33 derniers kilomètres. La source du Miño se trouve à 33 km au nord-est de Lugo en Galice, à 695 mètres d'altitude (…). » [Wikipédia]

Dans l’élan de la Reconquête, une série de comtés et principautés se sont et se défont. Au XIe s. apparaissent un comté de Porto et un de Coimbra. Les terres au nord du Minho appartiennent au royaume de Léon. Après sa victoire contre 5 rois musulmans à Ourique en 1139, le comte Alfonso Henriques se proclame roi de Portugal. La frontière sud de ce nouveau royaume est en devenir, mais celle du nord se fixe alors au río Miño/Minho. Ce n’est qu’une frontière politique ; ni culturelle, ni linguistique. Frontière stable pourtant. Elle reste quand la couronne portugaise – le royaume demeure – est annexée par l’Espagne (de 1580 à 1640). Même si les deux rives sont couvertes de fortifications menaçantes, cette frontière n’est pas remise en cause. Elle n’est militairement franchie que de 1807 à 1813, quand la France napoléonienne envahit le Portugal et l’Espagne.

Espagne – Galice

Meira & l’église Santa Maria de l’ex-monastère cistercien du XIIe s. : roman tardif, en granit / sources du río Miño au Pedregal de Irimia / vieux pont de Rabade / barrage de Belesar : Portomarín, village englouti, reconstruit plus haut, y compris son iglesia San Xoán (bel exemple d’Annonciation : doute et frayeur d’une Marie cum conturbatione), œuvre des chevaliers Hospitaliers de Saint Jean, transportée pierre à pierre et remontée, à côté de l’autre église romane San Pedro, déjà ici / Lugo / Orense : vieux pont, romain dans sa première version, pont du XXe s., cathédrale du XIIIe s. avec son portique du Paradis, polychrome (couleurs mieux conservées que son cousin le portique de la Gloire à Compostelle), et des chapelles baroques… / Ribadavia (sur les rives du río Avia) : jolie capitale des excellents vins blancs d’appellation « Ribeiro », importance du quartier médiéval des Juifs, lesquels perfectionnèrent la viticulture locale / Monasterio de Melón (aperçu) / Cañiza / Arbo / Tui, ville frontière espagnole fortifiée (faisant face, de l’autre côté du Miño, à la portugaise Valença, tout aussi fortifiée) ; cathédrale des XIIIe-XIVe s. aux allures militaires /

Portugal – Minho

Ayant passé le pont, c’est le Portugal : Vilanova de Cerveira : marché médiéval / Caminha, à l’embouchure du Minho, fortifiée, avec le ferry boat pour aller en Espagne (nombre d’Espagnols viennent y passer la fin de semaine), l’église, la grand place et ses plages côté estuaire et côté Atlantique ; et son vinho verde / Arevedo, nuitée / Ancora : visite de l’embouchure et plage du rio Ancora / Moledo : plage & bain, sans photo / Afife, depuis Caminha, super aménagement de protection des dunes littorales ; plage & bain froid / Viana do Castello : estuaire du rio Lima, baignade interdite ; vieux centre de style manuélin (gothique flamboyant atlantique, sous Manuel Ier, 1495-1521) et renaissance, la queue du dimanche après-midi devant le meilleur pâtissier / vers Palme : ermitage Saint Vincent pour la nuitée /

les photos / 2 : descendant le río Miño voir l'itinéraire

Remontant le rio Douro/Duero

« Le Douro (nom portugais) ou Duero (nom espagnol) est un fleuve de 897 km qui prend sa source en Espagne à 2 160 m d'altitude, dans la Sierra de Urbión appartenant à la cordillère Ibérique, dans la province de Soria. Il serpente à travers la Meseta pendant 612 km. Puis sur 122 km, il marque la frontière entre l'Espagne et le Portugal dans une région accidentée, sa pente s'accentue et son lit se creuse entre de hautes parois granitiques. » [Wikipédia]

Après la vallée viticole du Douro portugais, vient la zone frontalière, de montagne sèche. Puis, de Zamora à Soria, on trouve le long du Duero espagnol des richesses architecturales médiévales étonnantes au vu des populations actuelles. Aux XIe et XIIe siècles, quand furent édifiées les églises romanes, la région du Duero était une longue zone de frontières fluctuantes, de combats, entre les armées chrétiennes et musulmanes, ainsi que l’objet de convoitises entre les royaumes chrétiens concurrents de Castille, Navarre et Aragon : d’où l’abondance de châteaux et d’églises.

Portugal

Porto : pas de visite, simple petite promenade vers le Cais da Ribeira, noyé au milieu d’une foule de touristes aoûtiens ; et le vieux marché Bolhão était en travaux ! À y revenir… / Douro retrouvé à Labercos, avec la célèbre brume atlantique matutinale, puis à Pedorido, observant les croisiéristes du rio, et bientôt les premières vignes / Entre os Rios : l’une des nombreuses stations thermales le long du Minho et du Douro (depuis l’Antiquité) ; et base de loisirs / Plus on remonte, plus le Douro est encaissé : vignes et villages surplombent et les routes traversent le rio, mais ne le longent pas. Difficile de suivre le Duoro. Ainsi Tarouquela, un peu à l’écart, avec son église romane, où m’a accueilli le restaurant de l’Association Philharmonique / Resende : autre station thermale / Peso da Régua : capitale du vignoble de porto ; mais c’est sur le marché que je suis tombé / dans les vignes, Vila Real, rien de bien marquant ; puis Sabrosa : églises baroques, bistrot ; 28 août, les vendanges de « blanc » ont commencé, j’ai croisé deux camions de ces raisins / gare de Pinhão : quand le vin prenait le train (maintenant, c’est un restaurant) / Ervedosa do Douro : nuitée tout en haut des vignes, photos des vignes, mais pas de photos de la sympathique équipe de vignerons – le patron, ses grands gars et un petit fils, et leur chien « Flic » – tous arrivés avec deux fourgons à côté de moi à 7h du matin pour travailler leur vigne et qui m’ont expliqué leur travail, promené en 4x4 dans les rangs de vigne et offert des grappes de leur raisin  / la Quinta : exploitation viticole, stockage et mise en bouteille du vin / Vila Nova de Foz Côa, en passant ; fin du vignoble / Mogadouro : église en château au sommet / Rigobayo de Alba : bain dans le Douro (barrage) sur la plage municipale / Miranda do Douro, ville frontière, fortification (explosée en 1762) ; région où se parle (et s’enseigne) le mirandês (une langue romane dérivant directement du latin et parlée dans le nord-est du Portugal, dans la Terre de Miranda, dans la région du Haut Trás os Montes) /

les photos / 3 : le rio Douro, Portugal voir l'itinéraire

Espagne, Castille

Ayant passé le pont, c’est maintenant l’Espagne. Suivant le Duero, apparaissent à nouveau des ceps de vignes ; les pierres aussi, poussent bien / pas résisté au plaisir de revoir la petite église wisigothique San Pedro de la Nave, sauvée des eaux du barrage du Duero et remontée pierre à pierre à Campillo / Zamora : « romaine » et formidablement « romane », cathédrale et fort, et les couleurs de ses pierres / Toro : ses vins méritent leur appellation / la Castille : forcément je dors dans les champs de blés récoltés ; beauté des grands espaces / Puente Duero Esparragal / Tudela de Duero, en fanfare (jazz) ; et ses fameux vins d’appellation Ribera del Duero / Aranda de Duero : église Sta María la Real du XVe s., portail gothique isabellin / les deux églises romanes de San Esteban de Gormaz : San Miguel et Nuestra Señora del Rivero, du XIe s., galeries-porches au sud, chapiteaux historiés avec influences orientales et fresques / Soria, capitale perchée à 1063 m d’altitude : beaux restes du monastère de San Juan de Duero – le clôitre ! – (réalisé au XIIe s. par les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem), cathédrale et palais du XVIe s. et église romane Santo Domingo / le Duero est devenu tout petit, à Molinos de Duero / quant à la source : ce sont des sources multiples dans la Sierra de Urbión (2000 m) qui donnent finalement naissance au río Duero ; il m’aurait fallu grimper davantage pour les voir, avant de reprendre la route de Pyrénées /

Retour par le col de Roncevaux et dernier repas espagnol à Luzaide.

les photos / 4 & fin : le río Duero, Espagne voir l'itinéraire

Le río Duero

Perfil longitudinal del río Duero

profil

source : Wikipédia → https://es.wikipedia.org/wiki/Duero

Les vins rencontrés sur le parcours

le long du Miño – Espagne

Appellation d’origine (DO) « Ribeiro »

« La capitale du Ribeiro est Rivadavia. Tout au long de ses riviera, on cultive le Ribeiro, autre grand vin blanc de Galice après l’Albariño. À base de Treixadura, un raisin de la région, on élabore un vin frais, léger, jeune et avec une touche de notes fruitées et des arômes floraux. Il entre comme si c’était de l’eau et est très agréable au palais. Il se sert généralement dans un petit verre en faïence appelé ’’cunca’’ ou tasse. »

Ribeiro

[source : Wikipédia]

« Situé au Nord occidental d’Ourense, à la confluence des vallées formées par les rivières Miño, Avia y Arnoia, la région bénéficie, grâce aux barrières naturelles qui la protègent des bourrasques subatlantiques, d’un micro climat idéal pour la culture de la vigne. Le vignoble de Ribeiro obtint son appellation d’origine contrôlée en 1945. On considère que cette région vit de la viticulture depuis le IIe siècle ap. J.-C. Le vin le plus connu est le Ribeiro blanc (…). »

[source : http://galiceinsolite.com/les-vins-de-galice/]

La version étiquetée « Divino Rei », dégustée à Ribadavia, ne laisse que le regret de ne pas en avoir emporté…

le long du Douro – Portugal

Le Bas Douro : de Barqueiros à Porto, le raisin récolté sert surtout à produire le Vinho Verde blanc, comme dans tout le Nord du Portugal. Certains sont élaborés, mais celui tiré à la pression, comme la bière, dans les bars, n’est pas moins sympathique.

Le Moyen Douro : l’appellation Porto rouge (qui sert à faire le Porto, auquel on ajoute de l’eau-de-vie) est produite sur les rives du Douro et de ses affluents, jusqu’à la frontière espagnole. Les viticulteurs produisent beaucoup pour envoyer dans les chais de Porto pour faire la boisson du même nom. Mais bien des productions méritent d’être bues comme vin nature.

plus haut, autour du Duero – Espagne

L’appellation « Ribera del Duero ». Ce vin est produit de Soria à Villadolid et Burgos. Sol calcaire, climat chaud et sec, le jus de ces raisins de plusieurs cépages (Tempranillo, Cabernet Sauvignon, Merlot, Malbec, Grenache) peut produire de grands vins rouges. Les vins de Toro (appellation) ne sont déjà pas mal.

Le verre de « Pomar Burgos » dégusté à Aranda de Duero m’a laissé une fort bonne impression…