Italie 2018 – Les Pouilles


Sommaire


Quelques caractères originaux de l'histoire de l'extrême Sud de la botte italienne

La vie quotidienne des habitants est davantage le fruit du présent et l'héritage des XIXe et XXe siècles que le produit des époques anciennes. Davantage, mais pas exclusivement. Le visiteur de ces régions, amateur de l'ensemble des civilisations méditerranéennes, contemple avec plaisir et intérêt les objets et les monuments des siècles anciens. Parfois subsistent, visibles aussi, des traces culturelles ou linguistiques. Ces traces ne sont pas les mêmes qu'en Latium ou en Sicile, car l'histoire des Pouilles a connu des caractères très originaux.

Pendant de longues périodes, les Pouilles furent le lieu de passages et d'échanges entre Orient et Occident : dans le cadre de l'antique Grande Grèce à partir du port de Taranto, dans l'Empire romain depuis le port de Brindisi, pendant le long Moyen Âge pour les pèlerinages et les croisades vers Jérusalem au départ de Bari... Lieu de brassage et d'échanges entre les différentes civilisations et conquêtes connues sur son territoire.

Les premières grandes civilisations

les temps anciens de l'âge du bronze et du fer, de fortes civilisations se sont développées au Sud, avec leurs langues propres, comme celles des Lucaniens, des Iapyges et des Messapiens. L'un des habitats messapiens, avec son port fortifié, est en partie conservé à EGNAZIA.

Au même moment d'autres peuples et civilisations étaient bien vivantes dans les régions Nord de l'actuelle Italie : Étrusques, Ombriens, etc.

age-fer
carte "Langues de l'Italie au VIe siècle av. J.-C." / Wikipédia
Grande Grèce
carte de la Grande Grèce / source : http://www.ac-orleans-tours.fr/hist-geo-grece/grandegrece/colonisation.htm

La Grande Grèce

La particularité pour l'Antiquité est l'intégration de tout le littoral du Sud à la Grande Grèce, alors qu'au nord de l'actuelle Campanie, ce sont les civilisations Étrusque et Ombrienne qui dominent.

À partir des années 800 av. J-C, les cités grecques envoient une partie de leur population constituer des comptoirs ou des "colonies" : en fait des villes indépendantes et parfois rivales. Avec ces cités nouvelles, la langue et la civilisation grecques gagnent la péninsule italique et la Sicile (ainsi que les littoraux plus à l'ouest, jusqu'à la péninsule ibérique). Tarente, Métaponte, Rhegion, Cumes, sont les cités les plus importantes du Sud italique qui, avec les cités de Sicile, constituent cette Grande Grèce.

La présence de temples ou autres édifices grecs en témoigne. Le musée archéologique de Tarente est le plus important musée "grec" antique d'Italie après celui de Naples.

La domination de Rome

Comme dans toute l'Italie et la Sicile, la puissance romaine, avec sa civilisation, s'est imposée et mêlée ensuite, des années 200 av. J-C aux années 500 ap. J-C.

Sous la domination romaine sont constituées au Sud les régions d'Apulie et de Lucanie.
Les traces romaines sont bien visibles à EGNAZIA (site archéologique de la ville romaine), à LECCE (théâtre et amphithéâtre romain au centre ville actuel), comme ailleurs.
Après l'effondrement de l'Empire Romain d'Occident, l'histoire du Sud italien se différencie à nouveau du Centre et du Nord de la péninsule pendant le long Moyen Âge.

Un long maintien dans l'Empire Byzantin

Cette longue domination byzantine est un autre trait du Sud de l'Italie. Après l'effondrement de l'Empire Romain d'Occident, Byzance résiste partiellement dans le sud italien aux invasions des peuples du Nord-Est (reconquêtes partielles de Justinien vers 550). Contrairement à la Sicile qui s'est un temps développée sous domination arabe (pendant plus de deux siècles : de 831 à 1072), le Sud italien n'a connu qu'une brève conquête arabe au IXe siècle, rapidement contrée par la contre-offensive de l'Empire Byzantin. Les Grecs reprennent Bari en 871, puis bientôt l'ensemble du Sud (Pouilles et Lucanie). Cette domination byzantine dure deux siècles encore de 871 jusqu'en 1071.

Il reste de ces temps de nombreux édifices religieux et des peintures byzantines. Il subsiste également une zone des Pouilles où une forme de langue grecque - la langue italiote - s'est maintenue, témoignage du temps long où ce Sud parlait grec (temps des cités grecques puis de l'Empire byzantin).

Lire sur l'Empire byzantin : https://www.clio.fr/
Byzance
L'Empire byzantin en 867, à la fin du règne de Michel III / Wikipédia

La constitution du royaume Normand

Italie 1000
L'Italie en l'an Mille / Wikipédia

La présence byzantine prend fin en 1071 quand les Normands prennent Bari aux Grecs. La constitution d'un royaume normand des Pouilles et de Sicile est l'autre grand trait historique de cette région.

Quelques chevaliers normands, revenant d'un pèlerinage en Terre Sainte, s'engagent comme mercenaires dans les conflits qui secouent le Sud. Rapidement ils guerroient pour leur propre compte et, forts de leur technique de "cavalerie lourde", ils conquièrent des territoires, formant autant de seigneuries ou de principautés. Des groupes de Normands arrivent chaque année en renfort, petits nobles et leurs suites, qui renforcent l'armée normande. Ils s'imposent progressivement contre les Lombards et les Byzantins et font reconnaître leurs conquêtes par le Pape. Dès 1059, le principal chef normand  – Robert Guiscard – obtient sa reconnaissance comme "duc de Pouilles et de Calabre". En 1072, Palerme est conquise par Roger Guiscard (frère de Robert) alors proclamé grand-comte de Sicile.


Pendant que leur suzerain d'origine, le duc de Normandie Guillaume, conquiert l'Angleterre en 1066 et s'y taille un royaume, ces Normands, aventuriers individuels, s'emparent de tout le Sud italien, puis de la Sicile (de 1060 à 1091) et d'une partie du littoral africain.

Royaume Normand
Le royaume normand en 1154 / Wikipédia

L'une des conséquences de l'aventure réussie des Normands avec la constitution d'un royaume hiérarchisé, c'est l'absence au Sud du mouvement communal qui fait florès au Nord aux XIe et XIIe siècles, aboutissant aux siècles suivants à l'essor des cités-états prospères et indépendantes (Gênes, Florence, Pise, Milan, etc.), portant ensuite le mouvement de la Renaissance. Ce qui n'a pas empêché les villes et communautés du Sud de perpétuellement se révolter contre les Byzantins, puis contre les Normands. C'est aussi l'édification pour le Sud, à l'initiative des Normands et encore visibles, de forteresses militaires et de nombreuses églises romanes.

Faute d'héritier et suite à une alliance matrimoniale, le royaume de Sicile passe des Normands au Saint Empire Romain Germanique en 1194, au profit d'Henri VI, brièvement, puis de Frédéric II.

Lire sur l'aventure du royaume normand : Société d'Études Diverses
de Louviers et de sa région
.

Les Guerres d'Italie et la domination essentiellement espagnole

Après une brève domination des Angevins (de 1266 aux "Vêpres Siciliennes" de 1282), ce sont les rois d'Aragon, puis – après l'unification de l'Espagne – les rois d'Espagne qui tiennent et administrent l'Italie du Sud et le Milanais pendant plusieurs siècles.

Lors de la guerre de Succession d'Espagne (à partir de 1700), les Habsbourg d'Autriche finissent par l'emporter et, par les traités d'Utrecht (1713) et Rastadt (1714), la monarchie autrichienne s'empare du Milanais et des royaumes de Naples et de Sardaigne (échangée pour la Sicile en 1720).

Le royaume de Naples et la Sicile redeviennent espagnols en 1734 : retour des Bourbons d'Espagne et Royaume des Deux-Siciles. Cette domination demeure jusqu'à l'épisode républicain et napoléonien (1798-1815), puis jusqu'à l'indépendance et l'unification de l'Italie (1848-1860).

XVIIe

Les possessions espagnoles en Europe jusqu'en 1714 /
source : http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Les_possessions_espagnoles_en_Europe_jusqu_en_1714/1011258

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L'itinéraire

Zigzags, traversées et ellipses à partir des 5 lieux de nuitées ... Mais comment fixer des déplacements en ligne droite dans un pays qui a tant à montrer et qui dispose de 26 vins d'appellation, de 4 huiles d'olive DOC, de ses pains, ses orecchiette, etc. ?

Première approche : le site italien et multilingue pugliaimperiale

1 / BARI


2 / TARANTO


3 / GALLIPOLI


4 / MATERA


5 / BARLETTA

carte
carte viamichelin.fr

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Les photos

Quelques photos de vivants, sans vieilles pierres... :

photos d'humains

BARI

dont la basilique romane, érigée par les Normands, est l’une des plus anciennes églises du Sud
BARI : Université Aldo Moro ; Castello Normanno Svevo ; via Arco Basso et les femmes fabriquant les orechiette ; Chiesa Sta Chiara ; Chiesa San Gregorio ; Basilica San Nicola ; Duomo Cattedrale di San Sabino & sa crypte byzantine ; port ; Teatro Margherita ; Teatro Petruzzelli
les photos

TARANTO

musée
Museo Archeologico Nazionale
TARANTO : Castello Aragonese ; port ; Ponte di Porta Napoli ; Citta Vecchia ; Mar Piccolo ; petit marché des pêcheurs ; Institut d’Archeologie de la Grande Grèce ; Tempio di Posidone ; École de musique ; Pole Universitaire de Bari ; rues & artisans de la procession ; Duomo & sa crypte ; couvent & église San Domenico Maggiore ; marché aux fruits de mer ; Piazza Fontana ; restaurant de fruits de mer ; Tour de l’horloge ; le Museo Archeologico Nazionale (sans photo)
les photos

LOCOROTONDO & ALBEROBELLO

LOCOROTONDO

juste en passant devant l'un des plus jolis bourgs

ALBEROBELLO

capitale des trulli (habitations en pierres sèches)
les photos

EGNAZIA

site archéologique messapien et romain les photos

OTRANTO et la péninsule du SALENTO

OTRANTO : le pavement-mosaïque du Duomo

Datée de 1163, cette mosaïque représente un gigantesque arbre de vie, dont les branches sont décorées de scènes de l’Ancien Testament, des cycles chevaleresques de la Table Ronde, de légendes et d’histoires du répertoire classique, qui se mêlent aux signes du zodiaque, aux représentations du travail de l’homme tout au long des mois de l’année, aux représentations de l’Enfer, du Paradis, aux monstres de l’Apocalypse.

GALATINA

autres orecchiette et Duomo

CARPIGNANO

de la « Grèce Salentine », où demeure la langue grecque – le griko – héritage des Grecs

OTRANTO

port, brume, citadelle – Castello Aragonese – et Duomo avec son sol de mosaïque du XIe siècle
les photos

LECCE

capitale du SALENTO et du baroque
 amphithéâtre romain ; château de Charles Quint érigé sur une base normande ; église baroque ; teatro romano ; Duomo cattedrale ; Tour Campanaria Episcopio ; rues, palais, porte ; Duomo cattedrale, l’intérieur et sa crypte ; artisan de « papier mâché » ; procession catholique ; Basilica Santa Crocce les photos

GALLIPOLI

antique colonie grecque, sa vieille ville fortifiée se trouve sur une petite île reliée au continent par un pont du XVIIe siècle
depuis l’hôtel : le littoral et GALLIPOLI ; vieille ville de nuit, Cattedrale di Sant’Agata ; port ; citadelle angevine ; Cattedrale ; port ; citadelle ; Fontana Antica (fontaine hellénistique du IIIe s. av. J-C, restaurée à la Renaissance ; ou bien reconstruite à la Renaissance ?) les photos

MATERA

en BASILICATE, avec ses bas quartiers – bassi – de maisons troglodytes
Piazza Pascoli avec la Chiesa di San Domenico, romane, avec sa « roue de la Fortune» ; l’église semi-troglodyte byzantique Chiesa Santo Spirito ; les Bassi (quartiers anciens semi-troglodytes) ; panorama depuis la place, puis promenade dans les sassi (Sasso Barisano & Sasso Caveoso) : Chiesa Rupestre di San Giuliano da Vercelli ; Chiesa Rupestre Madonna delle Virtu e San Nicola dei Greci ; le Duomo (roman apulien, puis baroque) ; église rupestre Santa Lucia alla Malve (photos interdites) ; Museo di Palazzo Lafranchi les photos :
matin
après-midi

de MATERA à BARLETTA

ALTAMURA

cathédrale angevine et son portail roman ; rue centrale vieille ville avec Chiesa di San Nicola dei Grieci
les photos

GRAVINA IN PUGLIA

église baroque ; aqueduc ; Duomo
les photos
Corato
Corato – palais communal / Wikipédia

CORATO

« C'est une ville essentiellement agricole jusqu’en 1960 : huile d’olive, amandes, blé, vins, horticulture. De nombreuses industries se sont développées dans les domaines de l’agro-alimentaire, de l’habillement (gants), de la fabrication de carrelage et du mobilier.
Une première vague d'immigrants est arrivée en France en 1900, une autre entre 1921 et 1924, après la guerre de 1914-18 pour la reconstruction, dans le cadre d'un accord entre gouvernements pour cause de famine dans les Pouilles. Suivi une troisième vague en 1947 où de nombreux coratins arrivent à Grenoble en quête de travail. Ces immigrations successives ont assuré une forte représentation coratine aujourd'hui à Grenoble. » [Wikipédia]

 

expositions temporaires du Musée Dauphinois :
2013: « Un air d'italie »
1988 : « Corato-Grenoble »

CASTEL DEL MONTE

le château voulu par l’empereur Frédéric II
les photos

de BARLETTA à VULTURE et MELFI en BASILICATE

BARILE & VULTURE

BARILE, zone de l’immigration albanaise du XVIe siècle
lac MONTICCHIO & monastère Badia San Michele en allant au volcan éteint du Mont VULTURE
les photos

MELFI

capitale du comté normand des Pouilles : château médiéval ; Duomo et son clocher normand du XIIe siècle ; Palazzo Episcopio ; portail de Sta Maria la Nova ; murailles médiévales
les photos

BARLETTA

port de BARLETTA (matin en partant vers MELFI) & BARLETTA de nuit : librairie ; Cattedrale di Santa Maria Maggiore ; colosse du Ve siècle ; Teatro Comunale Curci les photos

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