Toledo - Castilla La Mancha - España
avril-mai 2011

Un nouveau voyage du trio cousines-cousin

cousines

Des promenades et des visites dans la cité de Toledo

toledo
El Greco

et des photos (ci-dessous)

mais aussi bares y tapas

carcamusa
sans oublier
queso
ni le dessert
mazapan

Tolède, c'est toute l'histoire de l'Espagne ; c'est aussi El Greco (1541-1614)

  • Pour qui voudrait un petit aperçu de l'histoire de l'Espagne, il est ici : télécharger le format A4
larmes
El Greco - Les larmes de Saint Pierre

1 - Tolède et le Tage

Témoin et concentré de l’histoire d’Espagne, Tolède se présente comme une prodigieuse œuvre d’art, façonnée suivant le rythme de son étonnant destin. Le Tage, qui la cerne sur trois côtés, lui a imposé ses limites. Sur un rude rocher, scié par une gorge profonde, c’est un entassement de maisons, de couvents et d’églises, dominé par la flèche de la cathédrale et la masse de l'Alcázar et qui pousse des antennes vers le fleuve suivant le mouvement des pentes.

2 - Ponts, portes et fortifications

Pour entrer et sortir de la ville, ou franchir le Tage, il y a les ponts (Ponts de Alcantara et de San Martin, du XIIIe siècle), portes et ouvertures dans les fortifications.

Les fortifications visibles (les portes) ont été construites du XIe au XVIe siècle : styles arabe, mudéjar puis baroque.

Mais il reste un bac à traille ... pour les jours de fête, comme pour la Romeria

3 - Promenades dans la ville

La marche du temps s’est arrêtée, pour la ville, au XVIe siècle, de sorte que les mutilations, ailleurs imposées par les exigences de la vie moderne, lui ont été épargnées.

4 - Au temps de l'Empire romain

Tolède - Toletum - est une importante place fortifiée. L'aménagement urbain est développé avec notamment un acqueduc sur le Tage qui apporte l'eau au centre ville. Quelques traces subsistent : voie romaine, mosaïques, sortie d'égouts...
L'acqueduc devait ressembler à celui du Pont-du-Gard, mais il n'en reste qu'une petite trace de chaque côté de la rivière.
Et qui sait si les bains maures n'ont pas été reconstruits sur des bains romains ?

5 - Tolède capitale du Royaume wisigoth

Tolède, devenue capitale du Royaume wisigoth unifié à la fin des années 500, se transforma en un foyer de culture dont l’influence rayonna sur toute l’Espagne. Mais de la période wisigothique, ne subsistent guère à Tolède que quelques traces. [en savoir un zest de plus sur les Wisigoths]

6 - La domination musulmane

La première domination musulmane s'établit à partir de 711. Progressivement le pouvoir arabo-berbère s'organise et devient centralisé avec le Califat de Cordoue, à partir de 756. De cette période demeure au moins un monument, l’ancienne mosquée de Bîb Mardoûm, devenue après la reconquête chrétienne l’église del Cristo de la Luz (du Christ de la lumière). En dépit de remaniements postérieurs, l’édifice porte toujours la marque de l’art du califat.

Mais vers 1030, le califat de Cordoue explose en une trentaine de royaumes : les Taifas. Celui de Tolède ne résiste guère longtemps et est reconquis en 1085.

7 - Après la Reconquista : Tolède, capitale des trois religions

En 1085, Alphonse VI de Castille s'empare de la cité et y agit en qualité de "emperador de las dos religiones". Il entend ainsi réunir sous son autorité à la fois les Musulmans et les Chrétiens. En fait, Tolède réalise une synthèse des trois communautés religieuses présentes : juive, musulmane et chrétienne. Tolède devient un grand foyer intellectuel qui atteint son apogée avec le roi Alphonse X le Sage (1252-1284).

8 - Le monde juif

Leur communauté nombreuse, active et influente, donna naissance à une riche oligarchie. Dans une ville où de grandes bibliothèques arabes étaient demeurées intactes, on voit se développer une importante école de traducteurs juifs ou chrétiens (sous Alphonse X le Sage), qui va restituer à l’Occident une partie de la science et de la philosophie grecques. La communauté juive, isolée dans son quartier (la juderia), véritable cité dans la cité, est bien intégrée à Tolède. Ce n'est qu'à partir de la Grande Peste de 1348 et des modifications culturelles qu'elle provoque que se développe une hostilité à l'égard des Juifs, qui va croissante jusqu'en 1492, date de leur expulsion d'Espagne.
Sur les dix synagogues que compta Tolède, il en reste deux :

  • l'une au XIIe siècle, de style mauresque (almohade),
  • l'autre au XIVe siècle, de style mudéjar.

9 - Le mudéjar

Le facteur mudéjar se révèle décisif. La capitulation avait garanti aux musulmans leurs biens, leurs mosquées, leur statut personnel, l’usage de leur langue et leurs coutumes traditionnelles.

Le mudéjar présente deux aspects bien distincts.

Il existe une architecture populaire, de caractère artisanal, celle des églises paroissiales et des couvents, qui cultive, sous la forme d’une tradition figée, les techniques en usage chez les musulmans à l'époque de la Reconquête.

Parallèlement se manifeste un art aristocratique, qui reflète l’évolution du grand art andalou. Ses deux plus belles réalisations sont deux anciennes synagogues : Santa María la Blanca (XIIIe s.), qui prit ce nom lorsqu’elle fut transformée en église, et le Tránsito construit en 1367.

Mais le style mudéjar ne cessera plus d'influencer les nouvelles réalisations : la gare de Tolède édifiée en 1910 en est un bel exemple.


10 - Le gothique

La cathédrale est l’imposante manifestation de l’art gothique. C’est l’œuvre de l’archevêque Rodrigo Jiménez de Rada, qui en posa la première pierre en 1226 ; l'aménagement de l'édifice se prolonge juqu'à la fin du XVe siècle. Il s'agit d'une des premières importations en Espagne du style gothique français.

Tolède, grande ville marchande, entendit jouer pleinement le rôle de capitale religieuse et celui de capitale politique. De fait, le mécénat royal s’y exerce avec éclat jusqu'à Philippe II et une succession de puissants prélats — cardinal Mendoza, le grand cardinal d’Espagne, guerrier et humaniste ; de Cisneros, franciscain ascétique, et le cardinal Tavera (1534-1545) — concourent activement à son embellissement.

11 - Le gothique tardif

Aux XIVe et XVe siècles fleurit en Castille un style proche du gothique flamboyant sous l'influence d'artistes du Nord de l'Europe. Cette influence se mêle aux caractères de l'art espagnol et évolue en deux branches :

le style isabélin (avec prolifération des décors) et un style d'églises de structures plus simples.
Sur la façade de San Juan de los Reyes, on aperçoit, suspendues, les chaînes des prisonniers libérés des Maures en Andalousie.

12 - La renaissance : le Siècle d'Or espagnol

La première forme espagnole de la Renaissance (influences italiennes) fut le platéresque ("travail d'orfèvre") : Alonso de Covarrubias réalise dans ce style la chapelle des Nouveaux Rois dans la Cathédrale. La Renaissance à Tolède s'imprègne aussi de l'influence mudéjar (salle capitulaire de la cathédrale).

Une évolution donnera enseuite un style Renaissance classique. Bartolomé Bustante est l'auteur de l'hôpital de Tavera à Tolède.

13 - Le déclin de Tolède

Trois phénomènes aux conséquences catastrophiques entraînèrent la ruine de Tolède :

  • l’installation par Philippe II de la cour royale à Madrid en 1561, qui retira à Tolède son rôle politique,
  • l'expulsion d'Espagne des Juifs en 1492,
  • l’expulsion d'Espagne des Morisques en 1609, qui la priva de ses artisans.

L’inévitable déchéance fut cependant retardée par les dernières manifestations du mécénat ecclésiastique et surtout par la présence du Greco.

14 - Tolède aujourd'hui

Les cousines :

en visite et dans les tavernes

Monuments des siècles récents :

la chambre de commerce, l'Université, les Cortes, la gare de 1910

15 - Toledo hoy

La Romería

C'est la fête religieuse, la procession autour de l'ermitage : Ermita del Valle

La manif du 1er Mai 2011 à Toledo

Escapade à Madrid

Après une visite du musée du Prado, un petit tour au centre de Madrid, de la Puerta del sol jusqu'à la Plaza Mayor.



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